Généalogie. La révolution internet Le Télégramme - 30 mai 2010 Depuis hier se tient à Landivisiau le salon régional de la généalogie. La Bretagne compte plus de 13.000 passionnés adhérents d'une association. Finis les états civils jaunis par le temps. Internet a sérieusement boosté et dépoussiéré les pratiques. Les lunettes sur le bout du nez, les généalogistes amateurs ont longtemps hanté les salles de lecture des archives municipales ou départementales aux côtés des étudiants en histoire. Depuis quelques années, plus la peine d'attendre que les BMS (baptêmes, mariages et sépultures), qui sont les trois mamelles des généalogistes, soient exhumés des rayonnages poussiéreux. Grâce à internet, on peut être servi à domicile. «Au niveau national, nous avons à notre disposition 60millions d'actes, via le réseau associatif Généabank, explique Jean-François Pellan, président du Centre généalogique (CG) du Finistère. En accédant à ces données, on peut, à partir de chez soi, remonter à dix générations sans problème. Très vite, en l'espace de deux semaines». Ces nouvelles technologies ont chamboulé le profil type du généalogiste. Les retraités, qui étaient les seuls à pouvoir pousser les portes des archives en semaine, représentent toujours le gros des troupes. «Mais on croise de plus en plus d'actifs. Des personnes aux profils sociaux très différents. Cela va de l'avocat au garagiste, en passant par le prof et la secrétaire», poursuit Serge Hameury, président de la section morlaisienne. Sept millions d'actes sur les étagères L'informatisation des données est le fruit d'un travail de bénédictin que poursuit Karl Rault, le permanent duCG29. Elle est également enrichie par les collectes quotidiennes des adhérents. «Notre objectif est d'enregistrer les copies de septmillions d'actes papier que nous avons en archives, explique-t-il. Soit plus de 100 mètres linéaires de dossiers». Le résultat est étonnant. Il suffit de saisir deux noms de famille et, en quelques secondes, les unions apparaissent. À condition, toutefois, que les actes aient été conservés dans toutes les communes. «On parle souvent de la Révolution et des actes paroissiaux qui ont été brûlés. C'est une réalité. Mais les pires ennemis du généalogiste, ce sont les souris et la bêtise des hommes, poursuit Jean-François Pellan. Dans une petite commune finistérienne, par exemple, on a retrouvé les registres paroissiaux dans les toilettes de la mairie. Ils servaient de papier hygiénique». Une autre fois, c'est un jeune stagiaire qui, dans un souci de faire le vide sur des étagères, a détruit par le feu toute une série d'archives. Repérer les foyers de mucoviscidose Les généalogistes sont de plus en plus nombreux à s'investir dans des recherches historiques après avoir reconstitué leur arbre. «Parfois, à la lecture d'un acte, on ouvre une belle porte sur l'histoire, souligne Serge Hameury. On trouve un couple fort qui va changer le destin de la famille en s'exilant». Le CG29 met aussi son savoir-faire au profit de la médecine. Ainsi, depuis plusieurs mois, le centre travaille pour le centre mucoviscidose de Perharidy, à Roscoff (29). «On tente de cerner les communes qui peuvent être considérées comme foyers de la maladie. Plouhinec, dans le CapSizun, a vite été repérée». CG29: 02.98.44.00.64. http://www.cgf.asso.fr
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