Sarkozy, noble authentique, Villepin, roturier
Un nouveau guide rédigé par un spécialiste des titres nobiliaires se charge de faire le tri entre vrais et faux nobles parmi 10.000 patronymes en France. Pour certains, la descendance est authentique. Pour d'autres, les particules ont été gagnées en relevant des noms de terre ou à la grâce d'une opportune erreur de graphie d'un officier d'état civil. Publié aux éditions Patrice du Puy, spécialisées dans la généalogie et l'héraldique, un nouveau guide se charge de faire le tri entre les vrais et les faux nobles. Intitulé avec malice «Noms dits et autres friandises», allusion à un bon mot du (vrai) duc de Saint-Simon qui désignait ainsi les usurpations de noblesse, il est l'œuvre de Nicolas-Philippe Piot, spécialiste des titres nobiliaires. «Je révèle l'histoire vraie de ces noms d'honnête bourgeoisie ou d'authentique roture fabriqué à coups d'ordonnances et décrets, voire après adoption, au point d'avoir aujourd'hui toutes les apparences de la noblesse», souligne l'auteur. «Le plus étonnant est que des patronymes apparemment communs comme Pichon sont d'authentique noblesse française, malgré l'absence de particule», ajoute-t-il. Pour préparer cet ouvrage de 450 pages, conçu comme un annuaire, Nicolas-Philippe Piot a examiné les quelque 10.000 patronymes d'apparence noble recensés en France. C'est trois fois plus que le recensement du ministère de la Justice, gardien du Grand livre du Sceau, qui répertorie les actes de noblesse et estime en effet les familles subsistantes dont les ancêtres ont réellement bénéficié de titres à 3.200 seulement, hormis la noblesse étrangère. Justement, Nicolas-Philippe Piot a tenu compte de la noblesse d'origine étrangère, dont le premier représentant est le président de la République Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca. Confirmant l'extraction noble du chef de l'Etat, le guide précise que ses ancêtres hongrois ont bénéficié de lettres de noblesse attribuées par le roi Ferdinand II en septembre 1628, à Vienne. Ancien président du CNPF, le patronat français, Ernest-Antoine Seillière ne doit lui son titre de baron qu'à la relève arbitraire par ses ancêtres d'une branche cadette éteinte, renforcée en 1886 par des quartiers de noblesse papale sans aucune valeur en France. Un changement de nom pour Geneviève de Fontenay Parmi les roturiers les plus célèbres, le journaliste Patrick Poivre d'Arvor, la styliste Inès de la Fressange, l'ancien Premier ministre Dominique Galouzeau de Villepin, l'académicienne Hélène Carrère d'Encausse et Geneviève de Fontenay. La «Miss des Miss France» a été la compagne de Louis Poirot, dit «de Fontenay» pendant la Résistance. Geneviève de Fontenay a bénéficié d'un changement de simple nom paru au Journal officiel en 2007. «La République reconnaît les familles nobles mais plus aucun titre n'est délivré. Il s'agit d'une reconnaissance purement formelle à condition que le titre apparaisse au Grand Livre de Sceau», précise Arthur Dreyfuss, porte-parole adjoint du ministère de la Justice. «Depuis 2005, la vérification des titres de noblesse est confiée à la Direction des affaires civiles et du Sceau. 400 familles ont fait vérifier leur titre depuis 1872. 65 arrêtés d'investiture, conformes au Livre du Sceau, ont été délivrés depuis 1958», indique-t-il. Si la République accorde aux descendants de la vraie noblesse l'ajout du titre (prince, duc, baron, comte, marquis, vicomte...) sur les pièces d'état-civil), son usage a été supprimé lors des réceptions officielles sur décision en 1975 de Valéry Giscard d'Estaing, parfait roturier.
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